Mon oncle Charlie

Création « adulte » de Chuck Lorre, Mon oncle Charlie (Two and a Half Men) nous raconte le quotidien de la branche masculine de la famille Harper. Attention : cette chronique révèle quelques éléments-clés de la sitcom.

Le scénario de Mon oncle Charlie

Alan Harper se fait virer de chez lui par son épouse Judith. Il se tourne vers son frère, Charlie Harper, en lui promettant de ne rester que quelques jours, le temps de se retourner. Évidemment, il va finir par s’y installer avec armes, bagages et son fils Jake.

Charlie, coureur de jupons invétéré, va devoir apprendre à cohabiter avec Alan et Jake, composer avec Berta, sa femme de ménage, tout en échappant aux assauts de Rose, qui lui a collé les testicules à la superglu, et en évitant sa mère, Evelyn.

Toute la sitcom tourne autour de cette cohabitation infernale, très drôle, un peu en dessous de la ceinture, rythmée par les aventures sexuelles de Charlie et la frustration permanente d’Alan.

Charlie Harper, le chanceux

Charlie Harper vit sa meilleure vie. Il gagne sa vie en tant que compositeur de musique pour des publicités. Plutôt beau gosse, il vit dans une villa donnant sur la plage de Malibu.

Excité du caleçon, dans ses mauvais jours, il ne ramène qu’une seule fille par soir chez lui. Quand il est en forme, il en ramène trois. Il est couvé par Berta, qui veille à ce qu’il y ait toujours de la cocaïne et des alcools forts en nombre dans sa cuisine.

Les soirs où il est fatigué, il peut compter sur son fidèle pharmacien, qui le fournit en Viagra, ou alors, il fait une soirée poker avec ses amis Eddie Costello ou Sean Penn. Mais à force de courir après toutes les femmes, Charlie va finir par tomber sur la seule qu’il ne fallait surtout pas fréquenter : Rose.

Rose, la psychopathe au grand cœur

Rose est la voisine de Charlie. Physiquement quelconque, elle réussit néanmoins à coucher avec lui. Mais Charlie la rejette après une seule nuit. Pour se venger, elle lui colle les testicules à la superglu et s’invite régulièrement chez lui en passant par la terrasse.

À force de harcèlement et de manipulation, Rose parvient à ses fins avec Charlie, mais cela prendra de longues saisons. Entre-temps, Charlie se fiancera plusieurs fois et se mariera même une fois à Las Vegas.

Et quand Charlie disparaîtra, Rose s’attaquera à Walden.

Walden Schmidt, le milliardaire au cœur tendre

Charlie meurt et Alan se retrouve seul dans la grande maison de Malibu. Un soir, Walden frappe à sa porte. Largué par sa femme, il a voulu se suicider en se jetant dans l’océan. Sauf que l’eau était trop froide.

Alan le recueille, le réchauffe et le console. Pour le remercier, Walden achète la maison de Charlie et accepte de garder Alan chez lui, comme colocataire.

Puis, leur relation deviendra beaucoup plus sérieuse, pour des raisons que vous découvrirez au fil des épisodes et qui vous feront beaucoup rire. Walden est un cœur tendre, lui aussi collectionne les femmes, mais avec des intentions sincères. Il veut se marier et fonder une famille, contrairement à Charlie, qui voulait créer son encyclopédie des vagins.

Berta, « Hors de question que je nettoie ça »

Berta est la femme de ménage de Charlie. Elle est surtout sa fournisseuse de cocaïne, d’alcool, de cannabis, et parfois, elle fait le ménage et les courses.

Comme vous l’aurez compris, sa phrase fétiche est : « Hors de question que je nettoie ça. » Elle a aussi des filles tombées enceintes très jeunes et des petites-filles qui ont suivi le même chemin.

Quand Walden s’installera à la place de Charlie, Berta le couvera comme un petit oisillon fragile et s’en occupera comme une véritable maman, remplaçant la cocaïne par des légumes bios et des snacks au fromage. Si Berta adorait Charlie et idolâtre Walden, elle ne supporte pas Alan.

Alan, la vraie star de la série

Charlie Sheen, puis Ashton Kutcher, ne sont pas les véritables héros de Mon oncle Charlie. C’est bien Alan Harper. Au début de la série, il est assez pathétique et en miettes. Sa femme demande le divorce, car elle pense être lesbienne.

Mais il va tirer son épingle du jeu. Tout le sel de la série est d’arriver à faire de ce loser un genre de héros, qui parviendra sur douze saisons à ne jamais payer le moindre loyer. Au fil des épisodes, son côté avare et profiteur sera de plus en plus accentué, au point qu’on comprendra qu’il siphonne le réservoir d’essence de Walden pour ne pas avoir à acheter de carburant.

En dépit de son absence totale de sex-appeal – son look y est pour beaucoup – de son côté radin et parfois pathétique, il arrivera à se remarier avec une bombe – totalement idiote – mais aussi à se fiancer avec Lyndsey, une mère célibataire un peu alcoolique.

Jake, le gamin débile

Jake est le fils d’Alan et de Judith – la première femme d’Alan. Au début de la série, il passe son temps à manger. Puis, il grandit et commence à s’intéresser aux filles, et là, c’est le drame.

Il a les mêmes goûts que son oncle Charlie, qui le prend sous son aile et tente de lui faire son éducation sentimentale. Ce qui donnera quelques épisodes assez amusants où le petit Jake parvient à mettre en échec son oncle Charlie.

Après une scolarité désastreuse – ce qui arrange ses parents qui n’auront donc pas à payer d’études supérieures – Jake s’enrôle dans l’armée, et bizarrement, l’armée américaine ne s’en est pas plus mal portée.

Une série marquée par deux départs

Si vous lisez ces lignes, vous devez vous demander pourquoi Charlie Sheen, dont la vie a été une grande source d’inspiration pour les scénaristes – au point d’y inclure son ex-femme dans un épisode – a quitté la sitcom.

En réalité, Charlie Sheen a eu plusieurs problèmes d’alcoolisme et surtout, a fait des déclarations très dérangeantes. Le point d’orgue a été ses propos antisémites et grossiers envers Chuck Lorre, ce qui explique grandement le tout dernier épisode. C’est pour cette raison qu’il a été viré du show et remplacé avec brio par Ashton Kutcher.

L’autre départ de la série a été celui d’Angus T. Jones, qui interprétait Jake. La raison est religieuse : il appartient à l’Église adventiste du septième jour. Les gags à connotation sexuelle le dérangeaient et il a notamment incité les téléspectateurs à ne pas regarder la série, arguant qu’elle était obscène. En attendant, il a été l’un des enfants les mieux payés d’Hollywood et depuis, il n’a quasiment plus tourné.

Un problème de classification

Mon oncle Charlie est une série extraordinairement drôle et sarcastique. Néanmoins, pour une raison inconnue, elle est classée tout public sur Max, sauf certains épisodes classés « à partir de six ans ».

Ce n’est pas du tout une série tout public. On y parle de fellation, de sodomie, de plug anal, de partouzes – on en montre même une –, d’actes sexuels homosexuels ou lesbiens, de consommation de drogue, d’alcool – Charlie a toujours un verre à la main –, de maladies sexuellement transmissibles et de séances sado-masos organisées par la mère de Charlie et d’Alan.

Sans oublier tous les gags à connotation scatologique, fréquents dans les sitcoms américaines. Donc, ne regardez jamais cette série avec des enfants. Mais si vous êtes adultes, vous allez rire durant les douze saisons.

Le verdict

On sait dès le départ qu’Alan va rester chez Charlie, après tout, le titre original est bien Two and a Half Men. Mais on se demande par quel miracle Alan va réussir à s’incruster alors que tout le monde se moque de lui et que Charlie le poursuit tous les Noëls avec un couteau en lui intimant de se barrer.

C’est une excellente série pour se vider la tête, pour rire, et quelque part, pour apprendre certaines techniques pour éviter de payer la note. On se demande même pourquoi les scénaristes n’ont pas eu l’idée de faire d’Alan un blogueur pour un site comme les-radins.com, afin de donner toutes les bonnes astuces.

Vous ne retrouverez aucun des acteurs de The Big Bang Theory dans Mon oncle Charlie. Mais si vous ouvrez l’œil, vous en verrez au moins une aperçue dans Mom, et d’autres que vous retrouverez dans Young Sheldon, puis dans Georgie and Mandy’s First Marriage.

Mon oncle Charlie existe en coffret DVD, ainsi que sur Prime Video et sur Max.