Destination finale
OVNI dans la famille des films d’horreur, Destination finale nous rappelle une chose assez simple : tout le monde doit mourir. La seule question importante est : quand ? Attention : cette chronique révèle des éléments-clefs de l’intrigue.
Sommaire
Le scénario de Destination finale
Une classe de lycéens doit partir à Paris au printemps. Mais, arrivé à l’aéroport, Alex commence à ressentir un certain malaise. Installé dans l’avion, il a une vision terrifiante de l’avion qui explose et tue tous les passagers.
Pris de panique, il demande à descendre, emportant malgré lui plusieurs camarades de classe et un de ses professeurs. Alors qu’il se dispute avec Carter, l’avion, qui vient de décoller, explose en plein vol. Il n’y a aucun survivant.
Commence ainsi une course contre la mort, pour semer la Faucheuse, bien décidée à venir chercher son dû.
Terreurs du quotidien
L’un des grands atouts de Destination finale est que ce film ne va pas chercher des monstres ou des créatures sorties notre imagination. Les scénaristes utilisent des peurs bien réelles, qui appartiennent à notre quotidien.
Commençons par l’avion : levez la main si vous n’avez pas peur depuis le 11 septembre, la Germanwings, le vol MH 17, le Paris Rio ou tout simplement parce que vous avez manqué de vous crasher dans les Alpes durant un vol entre Munich et Paris.
Statistiquement, l’avion est le moyen de transports le plus sûr. Bien plus que le métro, le RER, le train ou la voiture. Pourtant, il est le plus traumatisant car, on n’a pas d’échappatoire. On doit accepter de donner le contrôle à une autre personne – techniquement deux d’ailleurs.
Il n’y a pas que l’avion. Là encore, si on se fie aux statistiques, notre salle de bains est plus dangereuse que n’importe quelle rue mal famée.
Effet papillon
La fascination que l’on ressent devant Destination finale vient du fait qu’un minuscule évènement peut causer d’immenses dégâts. Ainsi, le professeur qui a échappé au crash, fait ses cartons. Elle commence par se faire une tasse de thé, puis, jette l’eau bouillante sur le sol. Elle sort alors de la vodka et des glaçons du congélateur et verse le tout dans un mug. Le choc thermique fendille la tasse et de la vodka se répand sur son ordinateur, ce qui provoque un incendie.
Tout le film est construit ainsi : sur des petits riens, qui aboutissent à des catastrophes en chaîne. Dans la mesure où le film ne fait pas forcément appel à beaucoup de technologies, le film n’a pas du tout mal vieilli alors qu’il est sorti en 2000.
La seule chose qui montre qu’on est avant le 11 septembre est le fait que les adolescents circulent tranquillement dans l’aéroport, sans contrôle de sécurité. On regarde ce passage avec un peu de nostalgie. On se souvient de l’époque où prendre l’avion était chouette et pas synonyme d’angoisse.
En tant que Française, on ne peut pas ne pas aimer ce film dont la fin se déroule à Paris – mais qui n’a pas du tout été tourné à Paris.
Un genre presque à part entière
Cette question a agité les connaisseurs du genre. Comment classer Destination finale ? Techniquement, les personnages se font charcuter en plusieurs morceaux tout au long du film, donc, on doit le ranger dans les slashers.
Mais, qui dit slasher dit généralement tueur en série, même mort. Il y a quelqu’un qui doit tenir le couteau ou la lame ou la tronçonneuse ou n’importe quoi pour découper. Sauf qu’il n’y a personne et que toute l’histoire tient autour du fait d’échapper à la Mort.
Dès lors, on peut le ranger dans la catégorie malédiction. Pourtant, qui dit malédiction dit habituellement qu’il y a un esprit mécontent, comme dans The Grudge ou même un rejeton infernal comme dans la Malédiction.
Destination finale est entre les deux univers et on peut le classer dans les slashers surnaturels. À la différence des Freddy, la Mort n’est pas visible, même si le regretté Tony Todd est tout aussi effrayant que la Mort elle-même.
Le verdict
Destination finale est un film qui a très bien vieilli et les peurs qui sont exploitées sont toutes très actuelles : l’accident de bus, le crash aérien, le train, l’incendie, etc. Toutes ces peurs et tous ces accidents font malheureusement partie de notre quotidien.
C’est aussi parce que c’est l’un des maîtres du genre qui est aux manettes : James Wong, que les fans de la série X-Files ou d’American Horror Story connaissent très bien. Avec Destination finale, il ne fait pas vraiment ses premiers pas, il est déjà bien confirmé. Pour l’anecdote, Destination finale a initialement été écrit comme un épisode de X-Files. Finalement, l’épisode Chance (sixième épisode de la saison 7) aura une fin plus joyeuse et Destination finale deviendra un classique du cinéma d’horreur.
Malheureusement, Destination finale n’est pas disponible en streaming. Mais, le coffret DVD regroupant les cinq films de la franchise est en vente pour un prix très raisonnable. Si vous souhaitez attendre, prenez votre mal en patience jusqu’à la fin de l’année 2025.
En effet, le sixième et dernier épisode de la franchise sortira au cinéma en France le 14 mai 2025. Le coffret DVD regroupant tous les opus sortira probablement en septembre 2025, ou au pire, pour les fêtes de Noël. Si vous souhaitez voir la bande-annonce, elle est disponible ici.