Horreur

Annabelle 2 : la création du mal

D’où venaient Annabelle et Annabelle Higgins, aperçues dans le premier Annabelle ? C’est à cela que vient répondre Annabelle 2 : la création du mal. Attention : cette chronique révèle des éléments-clefs de l’intrigue.

Le scénario d’Annabelle 2 : la création du mal

En 1946, Samuel et Esther Mullins coulent des jours heureux avec leur petite fille Annabelle. Malheureusement, une voiture fauche brutalement la petite et elle décède. La scène est assez brutale.

Douze plus tard, en 1958, la famille décide d’accueillir des orphelines et la sœur qui les accompagne dans leur grande demeure. Pour ces orphelines, c’est l’espoir d’une nouvelle vie, y compris pour Janice, qui a contracté la polio et reste handicapée.

Le père est taciturne et la mère, cloîtrée dans sa chambre. Les petites s’acclimatent tant bien que mal, mais Janice est la plus isolée, en raison de son handicap. En fouillant dans une pièce fermée à clef, elle trouve une jolie poupée avec laquelle elle se lie d’amitié.

Le mal ne meurt jamais.

L’impossibilité de faire son deuil

Si le premier Annabelle traitait plutôt de la maternité, le second volet aborde la douleur du deuil d’un enfant. C’est la chose la moins naturelle du monde. Par le passé, il était courant de perdre des enfants, surtout au moment de l’accouchement ou même en bas âge. Mais, la société évoluant et la médecine progressant, perdre un enfant est devenu beaucoup moins commun.

Les Mullins ne se remettent pas de la mort d’Annabelle et c’est même ainsi qu’ils vont accidentellement faire entrer le démon dans leur foyer. C’est d’autant plus douloureux que le père fabrique des jouets. Son métier est d’apporter de la joie à des enfants, alors que lui-même semble incapable d’en éprouver. L’interprétation d’Anthony LaPaglia est très convaincante, car, on ressent sa douleur.

L’impossibilité de faire son deuil est accentuée par l’accueil de six orphelines et de la religieuse qui les accompagne. Il peut être difficile de nouer des liens avec un enfant, mais, comment le faire avec six dont certaines sont déjà des adolescentes ?

Spin off des Warren

Les deux premiers Annabelle sont conçus et pensés comme des spins off des Conjuring. Les époux Warren n’apparaissent pas et comme dit pour le premier, ce n’est basé que de façon très limitée sur leurs notes.

Dès lors, cela donne plus de liberté aux scénaristes et on sent qu’ils se sont fait plaisir, surtout dans la mise en scène du démon Annabelle. On retrouve quelques scènes assez sanglantes et pour tout dire presque amusantes. Les éclairages sont bien pensés et l’histoire tient la route. Vous trouverez aussi une référence à la nonne. À vous de trouver laquelle et oui, elle est dans le film.

On pourrait se poser la question : dans quelle catégorie ranger les Annabelle ? Des poupées ? Des démons ? Des sales gosses ? Car la petite Janice qui disparaît mystérieusement et réapparaît n’est plus aussi innocente qu’avant. D’ailleurs, il y a deux petites incohérences dans l’histoire.

Les incohérences

La première incohérence est la plus simple à repérer. Dans le premier Annabelle, on nous laisse sous-entendre que l’esprit défunt d’Annabelle Higgins s’est « transféré » dans la poupée pour torturer notre charmante petite famille.

Mais, dans le deuxième volet, on nous fait comprendre qu’il s’agit d’un démon qui prend l’apparence d’Annabelle Mullins, décédée brutalement. Finalement, on ne sait toujours pas d’où sort ce démon, mais on conviendra que ce n’est pas l’essentiel.

L’autre incohérence concerne Janice, qui devient Annabelle et sera adoptée par les Higgins. Au début du film, elle utilise des béquilles et ne peut pas se déplacer facilement du fait de la polio. Au moment de son adoption, elle marche parfaitement normalement et possède assez de forces pour tuer ses parents adoptifs et s’en prendre aux voisins. On sait que la médecine a fait de très gros progrès, mais, peut-être pas au point de guérir la polio, surtout pas à la fin des années 60.

Notons aussi que Janice réapparaît dans un orphelinat, mais, sans que personne se pose la question de savoir d’où elle vient. Elle atterrit tout simplement dans l’établissement.

Le verdict

Comme le premier Annabelle, le deuxième volet est assez bon et on le recommande pour les débutants en films d’horreur. Certains plans sont assez effrayants et certaines scènes ont quelques jump scares assez amusants.

Deux scènes sont particulièrement efficaces. La première est tout à la fin, avec Annabelle — la poupée — enfermée dans une sorte de cagibi. On a l’impression qu’elle nous regarde et qu’elle va nous sauter dessus, sentiment amplifié par la jolie musique très douce. La seconde se situe après le générique de fin, donc laissez tourner le DVD jusqu’à la fin des crédits. Elle vous donnera un avant-goût de votre prochain cauchemar.

Annabelle 2 : la création du mal est disponible sur Max, ainsi qu’en DVD.