Drame

Apple Cider Vinegar

Apple Cider Vinegar est une minisérie Netflix, plus ou moins basée sur l’histoire de Belle Gibson, une arnaqueuse. Rassurez-vous : cette chronique ne dévoile aucun élément clef de l’intrigue, car, je n’ai pas réussi à aller au bout.

Le scénario d’Apple Cider Vinegar

Belle Gibson était une influenceuse australienne, qui a fait fortune avec son régime miracle. Quel type de régime ? Trois fois rien : elle prétendait que ses recettes de cuisine guérissaient le cancer et en guise de preuve, elle avançait son propre cas.

Elle se disait malade du cancer et au lieu de suivre un traitement médical adapté, elle a choisi de changer d’alimentation. Elle en fait commerce à travers un blog, des comptes de réseaux sociaux, un livre et une application mobile.

Mais, la supercherie finit par être découverte et l’histoire commence lorsqu’elle prend rendez-vous chez un spécialiste de la communication, pour gérer son image.

Dernier espoir

On l’a vu avec le COVID : beaucoup de gens sont prêts à croire aux miracles quand la médecine dite traditionnelle ne peut plus rien pour eux. Cela est encore plus vrai face à des maladies graves telles que le cancer.

On doit prendre en compte un paramètre : aux États-Unis, mais pas uniquement, la médecine est extrêmement chère et si vous n’avez pas une bonne assurance, vous pouvez mourir. Même avec une bonne assurance, vous pouvez finir à la rue. Dès lors, si on vous donne le choix entre une chimiothérapie qui va coûter 500 000 $ et boire tous les matins, un jus de fruits, avec le même résultat, qu’allez-vous choisir ?

Malheureusement, la France n’est pas du tout épargnée par ces charlatans, car, si notre médecine est moins chère, le parcours de soins n’est pas plus simple. Entre les déserts médicaux, les files d’attente, la gestion administrative de la maladie, les malades subissent une double, voire une triple peine quand ce sont des femmes.

Autre point : ces médecines dites alternatives — qui ne sont que du charlatanisme — placent le malade au centre et sont bienveillantes. Le corps médical traditionnel peut parfois être un peu rugueux et placer le malade dans une situation inférieure. Techniquement, un malade est déjà en position de faiblesse face à un médecin. En donnant un diagnostic ou en préconisant un traitement, les médecins peuvent manquer d’empathie.

Chronologie trop bordélique

Pourquoi ne suis-je pas allée au bout de la série ? Parce que la chronologie est trop mal maîtrisée. L’action commence en 2015, puis, on retourne en arrière en 2010 lorsque Belle est enceinte, on revient en 2000 quelque chose, au moment du lancement de son livre, puis retour en arrière et ainsi de suite.

En parallèle, on suit deux autres jeunes femmes, qui elles, sont vraiment malades et une lanceuse d’alerte. Résultat : on décroche totalement de l’histoire, car, on ne sait ni dans quel pays on est — l’histoire est à cheval entre l’Australie et les États-Unis — ni à quelle période on se situe.

Le problème de ce type de fantaisie dans un scénario est que c’est souvent mal maîtrisé. Il vaut mieux se contenter d’une scène introductive situant l’histoire « aujourd’hui » et de faire un retour en arrière, en suivant un axe linaire. Les longueurs dans les deux premiers épisodes n’aident pas non plus à rester attentif.

Le verdict

L’histoire est intéressante, d’autant qu’elle se base sur des faits réels, même si un avertissement indique que certains détails sont de la fiction. Par ailleurs, utiliser le divertissement pour alerter sur les charlatans est une bonne façon de faire de la pédagogie.

Le casting était prometteur, surtout qu’il fait figurer Alycia Debnam-Carey, qui jouait Laura Woodson dans Friend Request, qui était un très bon film.

Mais, la construction du scénario a tout gâché et il y a des longueurs. Le sujet n’est pas maîtrisé et ne donne pas envie d’aller au bout du deuxième épisode. On a l’impression d’une production à la va-vite.

Si le cœur vous en dit, vous pouvez regarder Apple Cider Vinegar sur Netflix. Vous serez sûrement plus patient que moi.