L’Exorciste : Dévotion
Pensé pour être le premier opus d’une trilogie s’inscrivant dans la franchise du mythique l’Exorciste, l’Exorciste : Dévotion n’est malheureusement pas au niveau de William Friedkin.
Sommaire
Le scénario de l’Exorciste : Dévotion
Victor Fielding est un veuf qui élève seul sa fille Angela. Son épouse est décédée suite à un tremblement de terre à Haïti treize ans plus tôt. Un jour, Angela lui dit qu’elle reste faire ses devoirs chez son amie Catherine.
Contacté par les parents de Catherine qui ne voient pas cette dernière revenir, Victor s’inquiète à son tour. Les deux adolescentes refont surface après une disparation de 72 h. Mais quelque chose en elles a changé et des évènements étranges commencent à survenir.
Totalement perdu, Victor se tourne vers sa voisine, qui le met en contact avec Chris Mc Neil. Le mal ne meurt jamais.
Un scénario trop faible
En voyant que le film était une production de Blumhouse, avec David Gordon Green, on a un bon a priori. C’est après que ça se gâte.
L’ouverture du film débute à Haïti. Sorenne, la femme de Victor se promène dans la ville et est amenée chez une sorte de prêtresse vaudou qui bénit son bébé. Machinalement, on pense que cette scène a une importance pour la suite de l’histoire.
Malheureusement, ce n’est pas du tout exploité et c’est dommage, car Chris Mc Neil explique à Victor que la possession démoniaque ne varie pas tant que cela d’un culte à un autre. C’est d’autant plus dommage que le film est assez long — 1 h 51 — et qu’une simple ouverture sur la façon dont Victor se retrouve aurait amplement suffi.
Pour un film sur l’exorcisme, il aurait fallu plus creuser dans les manques humains, dans les souffrances et moins dans les effets de manche.
N’est pas Friedkin qui veut
Si l’exorciste a créé une révolution dans le cinéma d’horreur, c’est pour une raison simple : graphiquement, cela n’avait pas été fait. Le film est sorti en 1974, nous en sommes aux débuts de l’âge d’or du film d’horreur et il est facile de traumatiser des gens.
Sauf qu’en 2025, il faut arriver à aller plus loin. Si « le dernier rite » était aussi bien réussi, c’est qu’il mélangeait quelque chose de très concret, de très commun, mais aussi de terrifiant.
Dans l’Exorciste : Dévotion, l’histoire commence très bien, mais s’étiole au fur et à mesure. On ne comprend pas vraiment où David Gordon Green a voulu nous amener. Quel est le message final ?
L’équipe a joué sur la facilité en surfant sur les suites de l’Exorciste, y compris la série, reprenant le personnage de Reagan, mais le scénario n’est pas assez creusé.
Le verdict
L’Exorciste : Dévotion est trop long pour un film qui reste autant à la surface des sentiments humains. Il n’explore que très peu la dualité de l’individu, il reste trop superficiel. Si David Gordon Green a su reprendre avec brio la franchise des Halloween pour en faire une symphonie, il s’est planté avec l’Exorciste.
Peut-être aussi parce que tous les succès du cinéma n’ont pas vocation à être déclinés en version plus actuelle. Pourtant, la base de départ n’était pas inintéressante : Victor n’est pas du tout croyant alors que les parents de Catherine sont de fervents chrétiens et rien que cette opposition aurait pu créer une dualité intéressante. Or, Victor cède tout de suite ou presque à l’hypothèse de la possession démoniaque quand il voit que sa fille est en crise. À l’inverse, les parents de Catherine ont l’air plus dubitatifs.
La critique a eu la dent dure avec l’Exorciste : Dévotion et il faut dire que c’est assez justifié. La seule chose qui sauve un peu le film est la bande sonore, avec une variation de Tubular Bells. Même la photographie est beaucoup trop sombre pour apprécier l’ensemble et les scènes de possession ne sont tout simplement pas effrayantes.
L’exorciste : Dévotion est disponible sur Netflix.