The Dare
The Dare fait partie de ces films d’horreur qu’on ne conseille pas à n’importe qui, tant l’arc narratif est assez décousu. Attention : cet article révèle des passages clefs du film.
Sommaire
L’histoire de The Dare
Un père de famille sans histoire est kidnappé chez lui, une nuit sans lune. D’accord, on ne sait pas si c’est réellement durant une nuit sans lune, mais faites comme si, juste pour la beauté de la phrase. Il se retrouve enfermé avec trois autres inconnus dans un sous-sol, enchaîné à un mur.
Leur bourreau vient leur rendre visite quelques fois, soit pour leur jeter de la viande de porc crue, soit pour les torturer. Il ne dit pas un mot et porte un masque très inquiétant.
Mais, nos quatre inconnus sont-ils exactement des inconnus ?
Un arc narratif trop brouillon
L’histoire est assez intéressante, car, elle mélange plusieurs éléments qu’on a déjà pu voir ici et là dans le cinéma d’horreur. Pourtant, la construction du film rend l’ensemble assez illisible et c’est dommage. The Dare aurait pu être un excellent film d’horreur.
Le petit Dominic est enlevé par un fermier psychopathe. Au fil du temps, Dominic, persuadé que ses parents l’ont abandonné, va s’attacher à son bourreau et l’aimer, à sa façon. Arrivé à l’âge adulte, il tue son père adoptif, ce qui montre que même le syndrome de Stockholm a ses limites.
Ce qu’on finit par comprendre aux trois quarts du film, c’est que cet enlèvement est le fruit d’une mauvaise plaisanterie entre enfants. Si Dominic n’avait pas croisé la route de quatre autres enfants, il aurait grandi auprès des siens et pas dans une ferme isolée, à la merci d’un sociopathe.
Jeux d’enfants malsains
Pourquoi les quatre enfants ont-ils pris Dominic pour cible ? Parce qu’il est issu de la communauté des gens du voyage et qu’il est timide. Au lieu de l’accepter et de jouer avec lui ou même de le repousser en disant qu’ils préfèrent rester entre eux, les enfants vont torturer Dominic. Ils pousseront le vice jusqu’à défier Dominic de se rendre dans une vieille ferme abandonnée, la ferme dans laquelle se trouve celui qui va l’enlever et qui tuera ses parents.
On comprend que si Dominic n’avait jamais croisé le chemin de ces quatre sales gosses, rien de tout cela ne serait arrivé. Et eux-mêmes auraient pu mener une vie d’adulte paisible, s’ils avaient été intelligents. En dehors du père de famille, tous sont détestables. C’est le genre de victimes que l’on voit dans les films d’horreur et dont on se dit « merci de les avoir achevés, on ne pouvait pas les voir en peinture ».
Les blessures d’enfance ne guérissent jamais totalement et en dehors du père de famille, aucun n’éprouve de la culpabilité. La seule femme du groupe dit qu’elle est désolée, mais on ne la croit pas. Elle est trop infecte pour qu’on ait envie d’avoir de l’empathie pour elle, d’autant que c’est elle qui amorce le jeu malsain quand ils sont enfants.
Comment sait-on que la culpabilité du père de famille est réelle ? Parce qu’il finit par tuer Dominic. Ce n’est pas un meurtre, ni réellement de l’autodéfense. C’est un suicide par personne interposée. Dominic veut mourir, car il n’en peut plus de sa souffrance. Parfois, apporter la mort à quelqu’un est un acte de compassion.
Clin d’œil à Massacre à la tronçonneuse
Si, en regardant The Dare, vous avez l’impression de revoir certains éléments de Massacre à la tronçonneuse, rassurez-vous, ce n’est pas votre esprit qui vous joue des tours. Le premier élément est bien évident le masque dont s’affuble Dominic.
La ferme abandonnée au milieu de nulle part rappelle celle des Sawyers et encore plus avec l’élevage de cochons.
On ajoute le mépris de classe envers les ploucs que peuvent avoir les enfants de la ville et envers les gens du voyage et on a un bon cocktail de ressentiment. Les vieilles recettes des films d’horreur fonctionnent toujours bien et on apprécie le clin d’œil à l’un des classiques du genre.
Le verdict
En dehors de l’arc narratif qui est assez mal construit, alors que l’histoire est bonne, The Dare souffre d’un problème de photographie. Globalement, elle est trop sombre et il n’y a pas assez de contraste entre les différents « épisodes » du film pour que l’on comprenne ce qui se passe.
Après la scène de l’enlèvement du père de famille, on nous montre des scènes de l’enfance de Dominic, après son kidnapping. Mais, il n’y a pas assez d’accessoires dans les scènes pour nous permettre de comprendre qu’on regarde quelque chose qui s’est passé vingt ans en arrière. Il aurait fallu jouer sur les accessoires ou sur la musique, pour bien marquer la rupture temporelle dans le film.
Certaines scènes sont assez gores, ce qui fait que ce n’est pas un film pour tout le monde. On n’est pas du tout sur la terreur psychologique comme dans 1BR. Là, on est dans quelque chose de très visuel, qui peut rebuter les personnes les plus allergiques aux scènes sanguinolentes.
Néanmoins, The Dare, disponible en DVD, est un film qui se laisse regarder. Si elle apparaît sur une plateforme de streaming, vous pouvez vous laisser tenter. Mais, évitez de le regarder en mangeant ou alors, prenez des haricots verts.