Horreur

La revanche de Freddy

Sorti un an après le premier opus, les griffes de la nuit, la revanche de Freddy nous fait découvrir un nouveau cauchemar. Attention : cette chronique révèle des éléments-clefs du film.

Le scénario de la revanche de Freddy

Jessie s’installe avec sa famille dans l’ancienne maison de Nancy Thompson. Malheureusement, depuis son emménagement, il dort plutôt mal. Toutes les nuits, il a beaucoup trop chaud et un drôle de type, au visage brûlé, armé un gant avec des ongles d’acier et portant un immonde pull vert et rouge vient l’embêter dans ses rêves.

Souffrant de plus en plus, il s’endort partout et réalise que Freddy s’empare de son corps durant son sommeil, le forçant à tuer son entourage.

Totalement perdu, il finit par se confier à son amie Lisa, qui va l’aider à affronter le monstre qui sommeille en lui.

Le discours cryptogay de la revanche de Freddy

Cette expression vient directement de Mark Patton, l’interprète de Jessie. C’est presque un accident de scénario, mais il se trouve que la revanche de Freddy est une métaphore de la découverte de son homosexualité. Jack Sholder, le réalisateur — Wes Craven avait refusé de reprendre le flambeau ayant manifesté un désaccord majeur sur l’histoire — vivait dans un quartier LGBT-friendly. Il s’est complètement inspiré des codes de son quotidien pour le film.

Il y a un triangle amoureux, qui ne dit pas vraiment son nom dans le film entre Jessie, Lisa et Grady. D’ailleurs, c’est d’abord vers Grady que Jessie se tourne quand il est tourmenté par Freddy, avant de s’ouvrir à Lisa, quasiment par défaut, vu qu’il a tué Grady.

Mark Patton n’avait pas fait son coming-out à l’époque, très fortement découragé de le faire. Alors qu’il aurait pu faire une belle carrière, lorsque ses agents ont découvert son homosexualité, ils l’ont tout simplement lâché même si tout le monde — sauf New Line — avait compris quel était le message « caché » de la revanche de Freddy.

Inversion des rôles

Le premier rôle est ici détenu par un garçon tandis que le premier opus de Freddy et la majorité des autres sont tenus par des jeunes filles. En fait, il faut le voir comme un triangle, non pas amoureux, mais sanguinaire.

Jessie est perturbé et totalement paumé. C’est la victime un peu faible qui se laisse dominer par Freddy. Lisa est la guerrière, celle qui va au-devant du danger et sans aller jusqu’à dire qu’elle n’a pas peur de Freddy, grâce au journal laissé par Nancy, elle sait comment le vaincre.

Au-delà de la métaphore gay, c’est aussi une métaphore du passage de l’enfance ou de l’adolescence à l’âge adulte. Lisa est plus mature, elle sait ce qu’elle veut. Jessie lui plaît et elle le lui fait comprendre. Freddy tente de la terrifier et de la tuer, elle ne se laisse pas faire et va le combattre par les flammes.

Le verdict

La revanche de Freddy a quelques incohérences avec le premier opus. Cela tient au fait que ce n’est plus Wes Craven à la manœuvre et qu’il a fallu trouver quelqu’un d’autre pour créer la suite. En dehors de Freddy lui-même — qui apparaît enfin en pleine lumière — les personnages du premier volet ne sont pas présents, sauf à considérer la maison comme un personnage à part entière.

Les scènes sont plus graphiques, notamment celle du bûcher final avec Freddy qui se liquéfie au sens propre du terme dans les flammes. Certaines sont assez grotesques et on voit qu’on est devant un film des années 80 quand on regarde les effets spéciaux. Il y a même quelques faux-raccords.

On peut le trouver un peu moins bon que le premier. Néanmoins, il a beaucoup mieux fonctionné que le premier, sur le plan commercial et il a reçu de bonnes critiques, ce qui a permis au film de bien se vendre et à New Line, d’avoir les fonds suffisants pour lancer le tournage du troisième opus.

Malheureusement, il n’est disponible qu’en DVD.