Scream (2022)
Le cinquième épisode de la franchise Scream nous amène 25 ans après les derniers meurtres de Woodsboro. Entre fans de film d’horreur, fantômes du passé et remake, découvrez la nouvelle génération.
Sommaire
Le scénario de Scream
Tara est seule chez elle. Alors qu’elle discute avec une copine, un inconnu lui téléphone et se montre menaçant. Quelques minutes après, elle est attaquée par Ghostface.
Prévenue, sa sœur aînée Samantha débarque de Modesto et rentre à Woodsboro, flanquée de son petit ami, Richie. Elle retrouve les amis de sa petite sœur, qui lui raconte l’histoire de la ville.
Sauf que l’histoire de la ville, Samantha la connaît intimement : elle est la fille de Billy Loomis, le premier tueur de Woodsboro.
Remake, sequel ou requel ?
Tout le sel de la saga Scream consiste à décortiquer les films d’horreur et à en faire une sorte de critique de la société. Ici, on retrouve les descendants de la première génération, notamment les neveux de Randy, qui sont aussi dingues de cinéma que lui.
Lorsque le cinquième Scream a été annoncé, tout le monde s’est demandé quelle histoire cela allait être, d’autant que le titre même pouvait porter à confusion. En réalité, nous sommes devant un requel, c’est-à-dire un film qui se veut être à la fois un remake et une continuité. Dans le même genre, vous pouvez regarder The Craft — Legacy qui entre dans cette définition.
On constate aussi que la jeune génération connaît moins les classiques que les nouveaux films et que les thématiques de « travail » ne sont plus les mêmes.
La fille de son père
Samantha est sous traitement. En fouillant dans les affaires de sa mère, elle a découvert qui était son vrai père et depuis, elle le voit un peu partout. Pour ne pas devenir dingue, elle suit un traitement, ce qui n’empêche pas qu’elle puisse apercevoir Billy Loomis quelques fois.
Pour elle, une seule question est importante : jusqu’à quel point est-elle la fille de son père ? Est-elle une tueuse comme lui ? On peut trouver la question un peu barbante, mais, elle a un intérêt et comporte une critique.
Si vous vous plongez dans les affaires judiciaires de tueurs en série, vous trouverez souvent l’excuse des mauvais traitements parentaux, pour expliquer un comportement déviant. S’il est vrai que des maltraitances peuvent générer des comportements asociaux à l’âge adulte, ils ne suffisent pas à tout expliquer, surtout quand on voit le nombre d’enfants maltraités. Par ailleurs, certains scientifiques se sont demandé s’il n’existait pas un gène de la déviance meurtrière. À ce jour, aucune découverte ne permet de l’attester.
Le verdict
Les personnages de ce cinquième volet sont actualisés. Tout d’abord, changement de mentalité oblige, ils ont réellement l’air d’être adolescents et non pas des adultes de 20 ans. Ils sont aussi plus politisés, dans le sens où ils veulent que le film qu’ils regardent comporte un message qui aille au-delà d’une simple succession de massacres.
Si la petite Tara est assez mignonne, Samantha est le personnage le plus ambigu. On salue le tour de force que cela représente de ressusciter de façon crédible, un personnage qui est décédé depuis trente ans.
Malheureusement, on s’attache globalement moins à Samantha et Tara. Samantha a un côté urticant et trop cassé pour qu’on se prenne d’affection pour elle et Tara est trop délicate, trop poupée de porcelaine. En fait, on se dit que si Sidney, Gale et Dewey n’étaient pas dans le tableau, elles n’auraient probablement pas survécu.
Dans l’ensemble, Scream, version 2022, tient la route et on apprécie la créativité dont les scénaristes ont fait preuve pour tuer le ou les tueurs. C’est un bel hommage à l’œuvre de Wes Craven. Scream est disponible en DVD.