Drame

187 code meurtre

Sorti en 1997, 187 code meurtre suit un professeur, agressé dans l’exercice de ses fonctions, qui essayer de se reconstruire, pour finalement basculer. Attention : cette chronique révèle des éléments-clefs de l’intrigue.

Le scénario de 187 code meurtre

Trevor Garfield est professeur de sciences dans un lycée difficile de Brooklyn. Un de ses élèves, déjà dans le collimateur de la justice, le poignarde dans le couloir.

Un an plus tard, il obtient une place de professeur dans un autre lycée difficile de Los Angeles. Il se met à dos une bande de délinquants, les KOS et sympathise avec le professeur d’informatique.

L’un des membres du gang disparaît peu de temps après avoir menacé le professeur Garfield. Petit à petit, le professeur arrive à enseigner de nouveau, au prix de certains sacrifices.

Un jeu d’acteur inégal

Samuel L. Jackson est un excellent acteur, qui montre une finesse de jeu assez remarquable. Malheureusement, le reste de la distribution n’est pas tellement au niveau. L’interprétation n’est pas assez fine, trop caricaturale et les personnages sont trop stéréotypés. On peut aussi déplorer le fait que les acteurs ont l’air d’avoir plus de vingt ans alors qu’ils doivent jouer des adolescents, en classe de terminale.

Pour autant, il faut se placer dans le contexte de l’époque. D’une part, beaucoup de films et de séries mettant en scène des adolescents utilisaient régulièrement des acteurs qui avaient acquis la majorité — y compris la majorité pour boire de l’alcool aux États-Unis — depuis un bon moment.

D’autre part, on parlait assez peu de violences au sein des établissements scolaires. Si le second de Sister Act en parlait vaguement, c’était sur le ton de l’humour. On peut citer Esprits Rebelles, sortis deux ans plus tôt, mais, la fin est plus positive que 187 code meurtre.

Des professeurs seuls

Le point intéressant du film réside dans le fait qu’il a été écrit par un professeur, qui a été confronté à certaines situations ou dont les collègues ont eu à subir les cas décrits. Il est assez probable que lorsque le film est sorti en France, on ait pensé que cela était une dérive purement américaine.

Depuis, on a compris que l’Éducation nationale était surtout adepte du « pas de vagues » et que ce soit en France ou aux États-Unis, les professeurs sont souvent seuls quand ils font l’objet de menaces ou d’agressions. Dans le film, Trevor n’a pas d’autres choix que de partir, puisque l’établissement et la ville ne l’ont pas protégé. La seule différence est que dès qu’ils ont seize ans, les adolescents ne sont plus obligés d’être scolarisés et par la même occasion, les collèges ou lycées ne sont plus obligés de les accueillir.

Par la suite, il se fait sermonner par le directeur, indiquant que les élèves sont des clients. On a envie de répliquer qu’un client paie, ce qui n’est pas le cas d’un élève dans un établissement public. Preuve supplémentaire que le film a dû gêner lors de sa sortie : il n’a pas bénéficié d’un gros soutien médiatique, comme Samuel L. Jackson l’a raconté en interview.

Le verdict

187 code meurtre n’est peut-être pas un film d’anthologie, que l’on voit ou revoit avec plaisir. Il a un peu vieilli donc, il ne parlera pas aux gens de 20 ans ou 30 ans. Par ailleurs, le parti-pris concernant Rita — en faire une fille facile alors qu’elle est surtout une victime d’agressions sexuelles — risque de heurter certaines personnes. Heureusement que les mentalités ont un peu évolué.

On a aussi beaucoup de mal à voir Samuel L. Jackson dans le rôle d’une victime. On rêve de lui mettre un révolver dans les mains et de lui dire de faire un préquel de Columbine. Finalement, on se rend compte qu’il a agi autrement, mais qu’il le paie très cher.

187 code meurtre est disponible sur HBO Max ainsi qu’en DVD d’occasion.