Horreur

American Horror Story : Asylum

American Horror Story : Asylum s’attaque à l’une des thématiques les plus effrayantes qui existent : l’asile psychiatrique.

Le scénario d’American Horror Story : Asylum

Lana Winters est une journaliste pleine d’ambition, qui travaille pour un journal local. Dans la ville sévit un tueur en série, surnommé Bloody Face. Kit Walker est justement accusé d’être Bloody Face. Après son arrestation, il est envoyé à l’asile psychiatrique de Briarcliff.

Cette institution, appartenant à l’Église catholique, est dirigée d’une main de fer par la sœur Jude, ancienne alcoolique. Elle doit seconder le docteur Arden, qui se livre à des expériences barbares.

Apprenant que Kit Walker est interné à Briarcliff, Lana va s’introduire dans l’asile pour l’interviewer. Repérée par l’équipe médicale, elle est retenue comme patiente par la sœur Jude, pour soigner son homosexualité.

Qui va croire des fous ?

L’asile psychiatrique est à la fois un thème très facile en film d’horreur et une réalité. Qui va croire des fous ? C’est d’autant plus vrai que les hôpitaux psychiatriques ont très longtemps servi de stations d’épuration pour toutes les personnes dont la société « civilisée » ne voulait pas : les homosexuels, les filles mères, les prostituées, les tueurs en série, les pauvres, les schizophrènes, les personnes atteintes de troubles post-traumatiques.

Inutile de regarder les États-Unis avec condescendance sur le sujet : l’Europe a fait exactement la même chose. Au Danemark, on envoyait sur une île les prostituées et les filles mères. On faisait la même chose en Irlande et en France. Les établissements avaient tout de la prison. À la différence qu’en prison, les détenus savaient qu’ils avaient une date de sortie.

Dans ce cadre, il est facile de maltraiter les patients ou de les tuer. C’est tout l’objet des « recherches » du docteur Arden. Avec la complicité de monseigneur Howard, il torture les patients et en fait des monstres, au sens propre du terme.

À la recherche du scoop

Lana est prête à tout pour avoir son scoop, à savoir l’interview de Bloody Face et va le payer très cher. Elle dit elle-même que sa profession est un métier de charogne. Elle a raison. Parfois, dans ce métier, on a un coup de chance et on a une information qui « tombe du camion ». Mais, dans 99 % des cas, il faut aller chercher l’information là où elle est et même quand elle tombe du camion, il vaut mieux la bétonner.

Que se passe-t-il sinon ? On ne dure pas. Avec un peu de chance, on se retrouve à alimenter les pages locales d’une bourgade quelconque, à base de festivals de la patate, de cérémonie de prix au collège du coin ou d’inauguration du troisième rond-point de Triffouillis-les-Deux-Canards. Mais, on ne se fait pas un nom avec ça, on ne se fait pas une carrière.

Lana veut se faire un nom et une carrière donc, elle n’a aucun scrupule et arrivée au cœur du piège, elle ne peut pas renoncer, elle doit aller jusqu’au bout, justement parce qu’elle a payé beaucoup trop cher pour abandonner si près du but.

Une histoire vraie

L’une des raisons du succès d’Asylum est qu’il s’agit d’une histoire vraie. Nellie Bly était une journaliste américaine et elle est considérée comme pionnière du journalisme clandestin. Aujourd’hui, on parle plutôt de journalisme en immersion. Mais, ça reste la même chose : s’infiltrer dans un environnement quelconque pour faire un reportage, sans dire qu’on est journaliste.

En 1887, elle se fait passer pour folle et se fait interner à Blackwell’s Island. Au bout de dix jours, son journal arrive à la faire libérer. Elle publie une enquête dans le New York World, intitulé Ten Days in a Madhouse.

Le retentissement sera tel qu’une enquête pénale sera ouverte. Un livre sera également publié. Il n’est disponible qu’en anglais, mais en version électronique. Asylum est très librement inspiré de cette femme incroyable.

Le verdict

Asylum coche toutes les cases de la bonne série d’horreur. Il y a un peu de surnaturel, mais l’essentiel de l’horreur vient des êtres humains. Deux époques apparaissent dans la série, sans que cela soit perturbant.

Cela nous rappelle aussi que les États-Unis ont fermé les yeux sur certains méfaits historiques. Vous comprendrez très rapidement quand vous verrez à quelle date se déroule l’essentiel de l’action. On retrouve Jessica Lange dans un rôle majeur, la sœur Jude et c’est enfin au tour de Sarah Paulson de crever l’écran, dans le rôle de Lana Winters.

Vous serez happé par Asylum. American Horror Story : Asylum est disponible sur Disney+.