Horreur

Conjuring 2 : le cas Enfield

Le deuxième volet de la franchise des Conjuring se déroule principalement au Royaume-Uni, à Enfield toujours sous la houlette des époux Warren. Attention : cette chronique révèle des éléments clefs de l’intrigue.

Le scénario de Conjuring 2 : le cas Enfield

La famille Hodgson vit au 284 Green Street à Enfield, une banlieue ouvrière au nord de Londres. La mère Peggy élève seule ses deux filles et ses deux garçons, le père étant courageusement parti avec un modèle plus jeune que lui. La mère travaille pour subvenir aux besoins de ses quatre enfants, tout en jonglant avec les factures et les emmerdes inhérentes au fait d’être une mère célibataire.

Comme si cela ne suffisait pas, un esprit frappeur décide de rajouter une pièce dans la machine et de tourmenter plus spécifiquement Janet, qui a douze ans. Il a la frappe, la fait voler dans les airs, prend parfois possession de son corps.

Désespérée, Peggy finit par appeler à l’aide et croise la route des époux des Warren.

Le vrai cas Enfield selon les époux Warren

Comme pour le premier volet, on va commencer par démêler le vrai du faux du cas Enfield. D’après les notes des époux Warren, Margaret — l’aînée — et Janet ont joué avec une planche OuiJa. Or, l’une des règles du OuiJa consiste à ne jamais jouer dans un cimetière. Il faut comprendre cette règle par « ne jamais jouer dans un endroit où quelqu’un est décédé ». Il se trouve que le précédent occupant de la maison est mort dedans. D’après les Warren, c’est après avoir joué que les manifestations démoniaques sont survenues.

Peggy a contacté le Daily Mirror, un tabloïd bien connu des Britanniques. Ed Warren était au Royaume-Uni au moment où le reportage est sorti et comme l’avait fait Lorraine avec les Perron, il s’est plus ou moins invité chez les Hodgson. Margaret était aussi concernée par des phénomènes bizarres, mais, apparemment, de façon moins brutale.

Dans le film, toutes les manifestations du poltergeist s’arrêtent après l’exorcisme des Warren. En réalité, il n’apparaît pas qu’il y ait eu de conclusion aussi spectaculaire.

La suite du cas Enfield : foyer d’accueil et hôpital psychiatrique

Selon les déclarations de Janet Hodgson, les évènements qui avaient débuté en 1976 se sont calmés en 1978, après la visite d’un prêtre. Mais, entre-temps, Janet a plus ou moins été virée de la maison par se mère. Elle a été placée en foyer d’accueil, puis en hôpital psychiatrique. Après sa sortie de l’hôpital, elle devait être placée de nouveau, mais toutes les structures étaient surchargées. Par défaut, elle est rentrée chez sa mère, qui lui a fait comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue. Elle s’est mariée à 16 ans et a quitté la maison. Elle a aussi été victime de harcèlement scolaire.

En 1980, dans une interview au Daily Mail, un autre tabloïd, elle a admis que les phénomènes avaient été partiellement simulés, pour tester la sagacité des enquêteurs du paranormal dépêchés sur place, que vous pouvez apercevoir dans le film.

Depuis, la maison a connu d’autres locataires et l’actuelle ne déplore aucune manifestation surnaturelle. Tout au plus est-elle gênée par la foule de curieux qui viennent voir en vrai à quoi ressemble la maison du cas Enfield. À l’époque, certaines voix s’étaient élevées pour souligner que l’affaire Enfield était peut-être une arnaque, destinée à faire gagner quelques sous à une famille de la classe ouvrière. En effet, au Royaume-Uni et aux États-Unis, il n’est pas rare de rémunérer les sources, afin de s’assurer de l’exclusivité d’une information.

Terreur bien infusée

Parlons du film à présent. Il est assez fidèle aux notes des Warren, même si la fin est assez éloignée de la réalité. Peut-être que les spectateurs n’ont pas envie de voir qu’en réalité, la majorité des personnes qui ont fait état de possessions démoniaques ont fini en prison ou à l’asile ou en unité psychiatrique d’un centre pénitentiaire.

La photographie est assez propre, dans le sens où elle n’est pas trop sombre. Elle est dosée correctement pour permettre de ne pas rater quelques jumps scares. L’interprétation du couple Warren est assez attachante, surtout dans l’amour qu’ils se portent et qui est attesté dans la vraie vie.

Si le premier Conjuring faisait un clin d’œil à Annabelle, le deuxième nous terrorise beaucoup plus avec l’entité la plus effrayante de la saga : la nonne. La scène du tableau est certainement la plus terrifiante et la mieux réalisée. Le nom du démon apparaît également au moins deux fois.

Le verdict

Comme le premier Conjuring, Conjuring 2 : le cas Enfield est très bien pour les débutants en film d’horreur ou pour les amateurs du genre qui se cherchent un film pas compliqué. C’est de la peur efficace, qui est bien tournée, bien amenée et qui nous fait regarder bizarrement notre fauteuil.

On vous rappelle aussi que jouer avec une planche OuiJa n’est pas conseillée, même si votre habitation est neuve, vous pouvez parfaitement être en train de jouer sur un cimetière. Après tout, qui vous dit qu’un ouvrier n’est pas décédé au moment du chantier ?

L’actrice qui joue Janet est très convaincante en gamine tourmentée par un poltergeist et les scénaristes se sont permis une référence à la véritable histoire, à savoir qu’une partie des phénomènes observés étaient bidonnés.

Malheureusement, Conjuring 2 : le cas Enfield n’est plus disponible en streaming pour le moment. Néanmoins, comme pour le premier, on peut supposer que le dernier volet de la franchise sera peut-être l’occasion de remettre l’intégralité des épisodes sur une plateforme en France.

Correction : Conjuring 2 : le cas Enfield est disponible sur Max.