Horreur

La fin de Freddy, l’ultime cauchemar

Le sixième épisode de la franchise des Freddy est le plus faible de tous. « La fin de Freddy » reste tout de même intéressant à voir. Attention : cette chronique révèle des éléments-clefs de l’intrigue.

Le scénario de la fin de Freddy, l’ultime cauchemar

Un adolescent totalement amnésique et en proie à des rêves cauchemardesques se retrouve dans un refuge pour jeunes. Il ne sait pas comment il s’appelle ni d’où il vient, mais il a dans sa poche une coupure de journal.

Maggie, la psychologue du foyer, finit par identifier l’origine de la coupure de journal. Elle embarque notre John Doe — identité donnée par défaut aux hommes qui n’en ont pas — à Springwood. En chemin, Maggie découvre que trois autres adolescents se sont glissés dans la fourgonnette.

Les cinq protagonistes arrivent dans un Springwood déserté d’enfants, peuplé uniquement d’adultes et n’ont pas l’air d’avoir une bonne santé mentale.

À la frontière de l’étrange

Visuellement, le film est très bien réussi et plutôt drôle en réalité. On sent que l’équipe technique, voyant que c’était la fin, a décidé de se lâcher et de donner dans le grand guignol. Les différentes scènes de cauchemars peuvent convenir à tout le monde. On a la chute libre depuis un avion, le sourd qui perd ses oreilles, l’adolescente qui doit affronter son père pédophile, etc.

Pourtant, l’arc narratif est un peu décousu et on a l’impression que les scènes s’enchaînent sans grande cohérence. D’ailleurs, aucun des anciens personnages ne revient, si on excepte une apparition de Johny Depp, pour nous expliquer les méfaits de la drogue.

C’est le lien avec les autres épisodes qui manque dans cet opus et c’est un peu dommage, d’autant qu’on est perdu avec la chronologie. Pourquoi, alors qu’Alice a vaincu Freddy, peut-il revenir à Springwood et décimer tous les enfants de la ville ? D’où sort réellement John Doe ?

Psychologie d’un psychopathe

L’une des raisons de l’échec de ce film tient peut-être à la trop grande place faite à l’humanité de Freddy. On savait que c’était un tueur d’enfants, fruit d’un viol. Mais, on n’avait pas les autres cartes. Ce film nous les donne et nous explique comment il a vécu son enfance, son adolescence et sa vie d’adulte avant sa mort.

Cela s’inscrit dans le courant qui veut que les tueurs deviennent tueurs parce qu’ils y sont poussés par les circonstances. Cela peut se défendre, mais, dans la franchise des Freddy, cela ne fonctionne pas vraiment, d’autant que le fantastique s’en mêle.

Il aurait fallu choisir un axe et s’y tenir : un fondement purement fantastique ou un fondement exclusivement psychologique. Le mélange des deux n’est pas homogène, contrairement à ce qu’on peut voir dans American Horror Story — 1984.

Le verdict

Il faut voir la fin de Freddy pour les cauchemars et pour les décors. Néanmoins, il ne faut pas du tout s’attendre à du grand cinéma. En un sens, New Line a renoué avec sa vocation première, qui était de faire des films de série B. Lisa Zane, qui interprète Maggie, semble assez absente, comme si elle jouait en mode automatique. On sent qu’elle ne croit pas à son personnage, ce qui est dommage, car, les autres acteurs sont plutôt bons.

Par contre, les effets spéciaux sont plutôt soignés et intéressants pour l’époque, avec un côté cartoon, qui n’est pas rebutant et on garde le thème originel du film, à savoir l’irresponsabilité globale des parents et des adultes.

Malheureusement, il y a trop de questions sans réponse et on a l’impression que ce film a été fait pour tirer sur la corde de la franchise, ce qui paraît se confirmer avec le septième opus, qui est le plus méta de la série. Même si Rachel Talalay a été impliquée dans de nombreux épisodes de Freddy, elle n’avait pas encore les épaules pour faire un film cohérent, comme si elle était passée à côté du sujet.

La fin de Freddy, l’ultime cauchemar est disponible en DVD.