La nonne 2 : la malédiction de Sainte-Lucie
Les créateurs de Conjuring ont décidé que le premier volet de la nonne méritait une suite. Ils ont eu raison. Attention : cette chronique révèle des éléments clefs de l’intrigue.
Sommaire
Le scénario de la nonne 2 : la malédiction de Sainte-Lucie
Sœur Irene coule des jours paisibles dans un couvent italien, quand le Vatican décide de lui rendre une petite visite. D’après leurs investigations, Valak se serait enfui de Roumanie et sévirait en Europe, semant sur son passage des cadavres de religieux.
Accompagnée « accidentellement » par Sœur Deborah, Sœur Irene se rend en France, sur les traces de Valak et recroise une vieille connaissance : Maurice, alias Frenchy.
Malheureusement, il est le véhicule qu’a choisi Valak pour accomplir sa quête, semant le chaos et la terreur dans un aimable pensionnat de jeunes filles.
Conditions des femmes
Le film aborde la condition des femmes, de deux façons. La première est incarnée par Sœur Deborah. On comprend qu’elle n’a absolument pas choisi de devenir religieuse et que c’est son père qui a choisi pour elle, afin de se débarrasser d’une bouche à nourrir. Ses frères ne sont pas mieux lotis, puisqu’ils sont envoyés à l’armée. L’action se déroule en 1956, soit quatre ans après le premier volet de la nonne et en 1956, les États-Unis sont engagés sur des théâtres d’opérations.
L’autre aspect concernant la condition des femmes est la mère de sœur Irene. Lors d’une discussion avec sœur Deborah, sœur Irene explique que des infirmiers sont venus chercher sa mère parce qu’elle avait des visions et on comprend en creux qu’elle ne l’a plus jamais revu.
C’était une technique habituelle pour se débarrasser d’une épouse encombrante : la déclarer folle et la faire placer dans un hôpital psychiatrique. Comme la parole des femmes ne valait pas grand-chose, personne ne remettait en question les déclarations des maris.
Des œufs de Pâques
La nonne apparaissait dans le deuxième volet de Conjuring, mais on se demandait encore quel était le lien avec les Warren. Il y a plus d’une vingtaine d’années de différence et même en se raccrochant aux branches, à savoir Maurice, qui subira un exorcisme par les Warren, le lien était mince.
Devant le succès du premier volet de la nonne, les scénaristes se sont amusés et c’était d’autant plus facile pour eux que celle qui interprète Lorraine Warren dans la saga est la sœur aînée de celle qui interprète Sœur Irene, chacune s’étant distinguée dans le cinéma ou les séries d’horreur. Ce n’était pas prévu initialement, mais, au fil des tournages et devant les spéculations des fans, ils ont décidé d’en jouer.
Lorraine Warren et Sœur Irene sont-elles apparentées ? C’est fort probable. Lorsque Sœur Irene est aux prises avec Valak, Lorraine Warren apparaît subitement dans un enchaînement qui laisse supposer un lien familial. Mais, il y a un autre détail. Dans le générique, on aperçoit le passeport de Sœur Irene, qui indique Bridgeport comme lieu de naissance, le même endroit que Lorraine Warren. Techniquement, elles ne peuvent pas être sœurs, l’écart d’âge est bien trop important. Il est probable qu’elles soient cousines.
Iconographie religieuse
Si le premier volet de la nonne faisait la part belle à Dieu en général, dans le second, on rend hommage à une sainte en particulier : Sainte-Lucie. Dans le combat final, Sœur Irene est poussée dans les airs par Valak et commence à brûler.
C’est une référence directe au martyre de Sainte-Lucie qui fut brûlée vive. Mais, selon la légende, elle ne brûla pas et ce n’est qu’après avoir reçu les saints sacrements qu’elle rendit son dernier souffle, alors qu’on lui avait enfoncé une épée dans la gorge.
Les amateurs de film d’horreur verront une autre référence : la scène dans laquelle la matriarche dérangée de Silent Hill est torturée par Alessa, combinée à la combustion spontanée d’Alessa devant Rose. L’avantage de cette scène est que chacun peut y voir à peu près ce qui lui convient.
Le verdict
La nonne est toujours aussi terrifiante et on confesse une affection particulière pour la scène dans laquelle Sœur Irene est face à un présentoir à magazines. Toutes les pages se mettent à s’ouvrir durant quelques minutes angoissantes, pour faire place à Valak.
L’affrontement dans le sous-sol du pensionnat avec des Valak qui se démultiplient dans tous les sens est aussi assez effrayant.
Seul bémol : on ne comprend pas pourquoi l’action se déroule à Tarascon – officiellement, car, une partie des extérieurs a été tournée à Aix-en-Provence. En effet, les reliques de Sainte-Lucie ne sont pas dans le sud de la France. Une partie se trouve à Metz, plus précisément à la basilique de Saint-Vincent. Le « reste » se trouve à Syracuse, la ville d’origine de Sainte-Lucie. Il aurait été plus logique de déplacer l’histoire à Metz ou Syracuse plutôt que dans un pensionnat de jeunes filles de Tarascon.
Certaines critiques ont eu la dent dure avec ce second volet. Le premier volet de la nonne était terrifiant, le second l’est un tout petit moins. Cela reste néanmoins un très bon film d’horreur et si vous êtes débutants dans ce domaine, vous serez passablement terrifié.
La nonne 2 : la malédiction de Sainte-Lucie est disponible en DVD ainsi que sur Max.