Horreur

L’exorciste du Vatican

Basé sur une histoire vraie, l’exorciste du Vatican nous raconte les aventures démoniaques du père Amorth. Attention : cette chronique révèle des éléments-clefs de l’intrigue.

Le scénario de l’exorciste du Vatican

Après un exorciste en Calabre, le père Amorth est appelé au Vatican pour se faire engueuler puis envoyer en mission en Espagne.

Sur place, une veuve américaine et ses deux enfants se sont installés dans une magnifique demeure, appartenant au défunt mari. Mais, le plus jeune des enfants, muet depuis la mort de son père, commence à présenter des troubles du comportement.

Inquiet, le père Esquibel s’inquiète pour le petit garçon et en réfère à sa hiérarchie.

Le père Amorth va venir démêler cette curieuse histoire et mettre à jour un complot ancestral, protégé par l’Église catholique.

L’exorciste du Vatican, une histoire vraie

Le père Gabriele Amorth a véritablement existé et a réellement été l’exorciste en chef du Vatican, jusqu’à sa mort en 2016. Depuis, le poste est officiellement occupé par le Pape, mais, officieusement, le père Vincenzo Taraborelli aurait pris la suite.

L’Église catholique a longtemps été réticente sur les exorcismes, mais, en 1985, le cardinal Joseph Aloisius Ratzinger alias Benoît XVI a publié une lettre engageant la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. En substance, pour éviter que tout le monde fasse n’importe quoi, il vaut mieux que le Vatican ait sa propre équipe d’exorcistes.

Là-dessus, le père Amorth se fait « embarquer » et commence à pratiquer des exorcismes un peu partout, y compris en Espagne.

Le film est basé sur l’un des livres qu’il a écrits, An Exorcist Tells His Story et An Exorcist : More Stories. Plusieurs de ses livres ont été traduits en français et sont disponibles sur Amazon. Malheureusement, l’essentiel de son œuvre n’existe qu’en italien, mais se compose principalement d’ouvrages de théologie.

Une approche modernisée de l’exorcisme

Évacuons d’emblée un point : oui, l’exorcisme existe dans la Bible. C’est dans le Nouveau Testament, Luc, chapitre 11, verset 14 : « Un jour, Jésus chassait un démon qui rendait un homme muet. Quand le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et la foule était émerveillée ».

Les rituels d’exorcisme existent dans les trois branches de la chrétienté : les catholiques, les protestants et les orthodoxes. Malheureusement, la possession démoniaque a longtemps été utilisée comme prétexte pour torturer et supprimer les opposants politiques, religieux, les femmes ou tout simplement les personnes qui ne plaisaient pas. Vous n’aimez pas votre voisin ? Dites qu’il est possédé par le démon, et hop !

Dans le film et c’est apparemment aussi le cas dans la vraie vie, on commence par expertiser sur le plan médical les personnes. On vérifie qu’elles n’ont pas de pathologies psychiatriques, qu’elles ne sont pas sous l’emprise de produits médicamenteux ou de stupéfiants et c’est seulement une fois que tout a été vérifié qu’on aborde le chapitre démoniaque.

Bien que le film dépeigne le père Amorth comme quelqu’un de très sympathique, il faut garder à l’esprit que c’était une personne très religieuse, qui voyait l’œuvre du démon absolument partout. Son point de vue est celui de nombreux ecclésiastes qui voient dans les « dérives » du monde moderne, une manifestation de Satan.

Le verdict

L’exorciste du Vatican n’est pas un film qui fait réellement peur. Certaines scènes sont très esthétiques et très graphiques, sans pour autant être dérangeantes. On a une affection particulière pour la scène dans laquelle la sœur fait des choses bizarres avec ses membres et se déplace comme une araignée ou celle dans les catacombes. Ce sont autant de clins d’œil à l’Exorciste, que le vrai père Amorth a « validé » comme étant réaliste.

L’idée du complot protégé par l’Église catholique est plutôt bien trouvée et intéressante et donne matière à réflexion. Russell Crowe campe un prêtre avec lequel on a envie d’aller boire un verre. Les autres personnages sont assez convaincants et la direction technique tient la route.

Curieusement, alors qu’il peut être long — 1 h 43 — le film n’a pas de temps mort et plus qu’un film sur la religion ou la possession démoniaque, c’est presque un film philosophique. Si on croit en Dieu, on croit au Diable, mais on ne peut nier l’un en acceptant l’autre. C’est une réflexion qui est étirée sur tout le film et qui est mis en exergue à travers deux groupes : d’un côté, les deux prêtres, de l’autre, la famille américaine dont la mère, qui ne croit pas en la possession de son fils.

C’est un bon film pour les débutants en films d’horreur ou les adeptes de films sur les possessions démoniaques, car, il est plutôt bien fait et assez prenant. L’exorciste du Vatican est disponible sur Netflix, ainsi qu’en DVD.