Horreur

28 ans plus tard

Comme pour Destination Finale : Bloodlines, cela faisait 18 ans qu’on attendait « 28 ans plus tard ». Vu le résultat, il aurait été préférable d’attendre encore un peu plus. Attention : cette chronique révèle quelques éléments-clefs de l’intrigue.

Le scénario de 28 ans plus tard

Toute la Grande-Bretagne a été mise en quarantaine suite à la contamination du virus de la fureur. Mais, un village – non pas d’irréductibles Gaulois – isolé sur une île a réussi à survivre. En guise de rite d’initiation à l’âge adulte, les enfants sont emmenés sur le « continent » pour chasser du rampant ou du rapide, noms donnés aux zombies en fonction de leurs aptitudes physiques.

C’est le grand jour pour Spike, douze ans, que son père amène pour tuer ses premiers zombies. Mais, après la fête célébrant leur retour victorieux, Spike est amer et surtout très inquiet pour sa mère, qui souffre de maux de tête. Il apprend par son grand-père qu’il existe un docteur sur le « continent ».

Un matin, il fait diversion, prend sa mère sous le bras et décide d’aller à la rencontre de ce docteur, au mépris du danger.

Des zombies prétextes

Si vous aviez gardé un bon souvenir de 28 jours plus tard et de 28 semaines plus tard, 28 ans plus tard va vous sembler bien insipide. Pour dire les choses honnêtement, la chose la plus effrayante du film est l’introduction avec la diffusion des Télétubbies que regardent des enfants.

En fait, les zombies ne sont qu’un prétexte pour combler des trous dans le film, l’histoire principale se concentrant davantage sur Spike qui souhaite aider sa mère. Les zombies ne sont pas si effrayants, même sur grand écran.

Quant au zombie alpha, surnommé ainsi en raison de sa résistance, il a surtout provoqué des rires dans la salle en raison de la taille très démesurée et irréaliste de son attribut masculin. Spoiler alert : ce pénis anormalement long et gros est faux.

Un film d’initiation mal construit

L’objet principal du film est de montrer le passage de l’enfance à l’âge adulte de Spike, par la réalisation d’une mission : tuer des zombies, dont on a déjà dit qu’ils servaient de prétexte. Il n’a que douze ans et lors d’une rencontre avec un soldat suédois de l’OTAN, il découvre un autre monde.

Une scène en particulier est assez amusante lorsque Erik, notre soldat, lui montre une photo de sa petite amie, très « améliorée » par la chirurgie esthétique. Mais, en dehors de cette scène assez comique, le reste est trop téléphoné.

On sait que le gamin va réussir l’épreuve, on sent arriver la rupture avec le père, tout est cousu de fil blanc, sauf la scène de fin, qui laisse entrevoir une suite et pour laquelle, on n’est pas prêt.

Trop d’incohérences dans le scénario

Si le film était sorti il y a 17 ans, il aurait pu être cohérent. Mais, entre-temps, on a une flopée de films de zombies dont la saga des Resident Evil, d’autres films dans la veine des Romero, voire des films de Romero lui-même.

Donc, on sait tous que pour tuer un zombie, ce n’est pas compliqué : on lui fait exploser la cervelle ou on le fait brûler. Dès lors, pourquoi essayer de les tuer à l’arc ? Si on n’a pas d’armes sous la main, on y met le feu et ça règle le problème.

Autre souci : depuis 28 semaines plus tard, le monde entier a connu une épidémie, le COVID. On a tous pris une baffe dans la figure et si un foyer d’infection résiste, on sait comment le gérer. On sait circonscrire des maladies, mal, mais on sait le faire. Or, dans le film, toute l’Europe continentale a vaincu le virus de la fureur, exceptée la « Grande-Bretagne ». Est-ce une erreur de traduction ? Pourquoi seulement l’Angleterre ? Cela n’a pas de sens, sauf à y voir une forme de référence au Brexit et là, même quand on aime la politique, c’est tiré par les cheveux.

Le verdict

Le film est très mal noté et même quand on est bonne cliente de films d’horreur, on trouve que c’est justifié. Le scénario n’est pas assez bien construit, il y a trop d’incohérences, l’équipe aurait gagné à être accompagnée de scientifiques spécialisés dans la gestion des épidémies. Autre exemple : le docteur indique que la teinture permet de garder les zombies à distance. Pourquoi ? On ne sait pas. Comment arrive-t-il à s’en procurer au bout de 28 ans d’épidémie ? Même réponse.

Points positifs : l’acteur interprétant Spike joue très bien et est très crédible dans son rôle de petit garçon qui devient adulte un peu trop vite. On lui souhaite une belle carrière. Autre point positif : la photographie est très réussie et c’est souvent un point qui laisse à désirer dans les films, qu’il s’agisse des films d’horreur ou non.

Le film laisse une ouverture pour une suite. Il a coûté 60 millions de dollars et vu les critiques, il n’est pas dit que le studio rentre dans ses frais. Vous pouvez largement attendre qu’il soit disponible sur votre plateforme de streaming préférée. 28 ans plus tard est actuellement au cinéma.