Horreur

The Blackening

À la frontière entre le film d’horreur et la comédie, The Blackening nous emmène dans une nuit qui se veut cauchemardesque, pour une bande de copains. Attention : cette chronique révèle des éléments-clefs de l’intrigue.

Le scénario de The Blackening

Une bande de copains, tous afro-américains, se retrouvent le temps d’un week-end, dans une cabane dans les bois.

Une fois sur place, ils cherchent des jeux de société et trouvent une pièce dans laquelle ils trouvent un jeu qui leur pose des questions assez offensantes.

Refusant de jouer, ils découvrent que cela peut leur coûter la vie.

Très mauvais pastiche de films d’horreur

La présentation sur Netflix de The Blackening ne laissait pourtant pas de place au doute : entre Get Out et Scary Movie. On cherche encore Get Out et pour le côté Scary Movie, on ne peut pas dire qu’on ait beaucoup ri.

On retrouve certaines références des films d’horreur comme Saw ou Escape Game, mais, là où nos méchants étaient intéressants et talentueux dans leur sadisme, ici, on est sur quelque chose de totalement plat et insipide.

Ainsi, lorsque l’une des filles se fait arracher sa perruque, toutes les autres poussent des cris d’horreur comme si on venait de lui couper la tête. Personne ici ne nie l’importance des cheveux, mais, pas au point de hurler de terreur.

Tout le film tourne autour du fait d’être « un bon Noir », fier de sa couleur de peau, respectueux de son héritage culturel, mais, cela ne fonctionne pas du tout.

Une réalisation médiocre

Pour le rire, on est passé à côté. Quant à l’horreur, il faut que le réalisateur retourne faire ses classes. On ne voit strictement rien. Quand on dit qu’on ne voit rien, c’est tout simplement parce que la photographie est beaucoup trop sombre pour apercevoir quoi que ce soit.

Il y a une scène dans laquelle l’une des filles tabasse l’un des « méchants », mais elle est tellement délicate, sensible et mièvre qu’on ne croit pas du tout à son accès de colère et de rage. Elle est le genre à s’excuser quand on la bouscule dans le métro. Qui arrive à croire qu’elle va achever à mains nues un type ?

Les dialogues sont insipides et la bande sonore n’a aucun intérêt. Alors que le scénario laissait entrevoir une action très rapide, le film a trop de longueurs.

Le verdict

Dans la mesure où il s’agissait d’un film, j’ai réussi à aller jusqu’au bout. Mais, ce n’était pas évident, car, on ne comprend pas où on veut nous emmener.

Quand on finit par découvrir qui est le « méchant », on est exaspéré d’ennui. Tout ça, pour ça ? « Parce qu’une bande t’a chambré parce que tu ne savais jouer à un jeu de société ? On te taquine car tu ne sais pas jouer à un jeu de société, donc tu t’enivres et tu tues une femme sur la route ? C’est ça ta motivation ? Mais tu es fragile comme une pâquerette ». Voilà ce qu’on se dit dans les dernières minutes du film et c’est seulement parce qu’il restait sept minutes qu’on est allé au bout.

Tous les personnages sont trop caricaturaux, l’histoire est trop superficielle et entend surfer sur les films d’horreur mettant en scène des protagonistes afro-américains, mais, cela ne suffit pas à faire un bon film d’horreur ou même une bonne comédie horrifique.

Il faut quand même arriver à faire une histoire dans laquelle on peut rentrer et là, c’est un échec. L’idée de base aurait pu être intéressante si elle avait vraiment été développée, à savoir que dans les slashers, ce sont souvent les Afro-américains qui sont tués en premier. Sauf que ce n’est plus valable depuis les années 90, ce qui montre que le réalisateur n’a aucune culture de cinéma d’horreur. Par exemple, on peut citer le cinquième Freddy où l’une des héroïnes est afro-américaine et survit au tueur.

Si vous avez une heure et demie à perdre, vous pouvez tenter The Blackening sur Netflix, mais, faites la vaisselle en même temps, car vous risquez de vous ennuyer ferme.