American Horror Story : 1984
American Horror Story : 1984 nous replonge dans l’Amérique des serial killers et des goûts vestimentaires plus que discutables. Attention : cette chronique révèle des éléments clés de l’intrigue.
Sommaire
Le scénario d’American Horror Story : 1984
Au cas où cela ne serait pas évident, l’action se déroule en 1984, plus précisément en Californie. Pourquoi ? Parce que c’est l’année où les États-Unis, et plus particulièrement Los Angeles, ont accueilli les Jeux olympiques. Et si ce n’est pas clair dès les premières minutes, le générique vous mettra tout de suite dans l’ambiance.
Xavier, professeur d’aérobic, décide de fuir Los Angeles pendant l’été – notamment durant les Jeux olympiques (les Parisiens, ne levez pas les yeux au ciel, vous avez fait pareil en 2024) – pour aller travailler comme moniteur dans une colonie de vacances. Il propose à Montana, Ray, Chet et la petite nouvelle, Brooke, de l’accompagner.
Toute la bande se rend donc à Redwood, un camp au passé sinistre, connu pour avoir été le théâtre d’un massacre dix ans plus tôt, perpétré par un certain Monsieur Grelot. Mais Brooke n’est pas sereine : elle est persuadée que l’homme qui l’a agressée chez elle reviendra la chercher.
Sur place, nos moniteurs font la connaissance de Margaret Booth, directrice du camp et unique rescapée des meurtres de Redwood, de Trevor et de Donna, l’infirmière. Les tueurs ne sont pas toujours ceux qu’on croit.
Richard Ramirez, la véritable star de cette saison
On avait déjà entrevu Richard Ramirez dans Hotel. Cette fois-ci, il occupe une place bien plus centrale. Certains éléments de sa véritable histoire ont été intégrés au scénario. Par exemple, il a réellement été reconnu dans la rue par une foule en colère, qui a failli le lyncher.
Il a aussi grandi auprès d’un membre de sa famille vétéran de guerre, qui lui décrivait les atrocités avec complaisance. Selon plusieurs biographes, il aurait reçu un violent coup sur la tête étant enfant, ce qui aurait provoqué des lésions cérébrales. Ajoutez à cela un endoctrinement familial extrême, et vous obtenez une combinaison propice à faire naître un tueur en série.
Il est également établi qu’il avait des pratiques satanistes. Mais contrairement à ce que montre la série, le Diable ne l’a jamais aidé à s’évader de prison. Condamné à mort, il est décédé d’un lymphome avant son exécution.
Clin d’œil aux mythiques slashers
Des jeunes adultes dans une colonie de vacances, des tueurs en série, des secrets inavouables… Cela ne vous rappelle rien ? Si vous avez répondu Vendredi 13 ou tout autre slasher des années 80, vous avez trouvé juste.
En effet, 1984 surfe joyeusement sur cette vague issue de l’âge d’or du cinéma d’horreur, qui a remis au goût du jour le slasher, souvent au détriment d’autres figures emblématiques du genre. Il faut dire que l’époque s’y prêtait parfaitement.
Pourquoi ? Parce que les années 70 et 80 étaient aussi celles des tueurs en série. Il n’y avait pas encore de bases de données ADN, et les polices, généralement cloisonnées par État, ne communiquaient pas entre elles. Il fallait que la victime soit identifiée, qu’un signalement soit fait, et qu’un suspect soit déjà dans le viseur. Autant dire que les serial killers avaient un boulevard devant eux. Pour ainsi dire, les années 80 ont été l’âge d’or des tueurs en série. Ajoutons à cela un autre phénomène : beaucoup de tueurs en série avaient fait la guerre, notamment le Vietnam. Ils sont revenus avec le cerveau à l’envers.
Beaucoup de leurs victimes étaient issues de milieux précaires : prostituées, sans-abri, homosexuels, membres des communautés latino ou afro-américaine, etc. Il a fallu une réorganisation profonde des services de police et les avancées scientifiques pour que la vague de tueurs en série diminue. 1984 aborde ce sujet de manière un peu superficielle, mais on le perçoit si l’on connaît le contexte.
Le verdict
1984 est très divertissante, et on prend beaucoup de plaisir à voir Billie Lourd dans un rôle de méchante, alors que dans les autres saisons d’American Horror Story, elle incarne généralement une gentille fille. Ce qui est rafraîchissant, c’est aussi le couple improbable qu’elle forme avec Trevor, et cette déclaration d’amour détonante : « Tu es mes années 80 à moi ». Hors contexte, cela peut paraître absurde, mais dans la série, c’est touchant et étrangement mignon.
Autre actrice dans un rôle presque à contre-emploi : Emma Roberts. Elle joue une victime, et on l’admet, on la préfère en blonde cruelle. Il faut dire qu’il est difficile de ne pas la lier à ses rôles de Madison Montgomery (Coven, Apocalypse), Jill (Scream 4) ou Chanel Oberlin (Scream Queens).
Cette saison a aussi le mérite de nous rappeler à quel point les choix vestimentaires et capillaires des années 80 étaient discutables. Oui, il faut sans doute tirer un trait sur la mode de cette époque, surtout côté maquillage. Le fard à paupières bleu canard de Montana pourrait quasiment servir d’éclairage public.
1984 est une saison déconnectée des autres, donc si vous aimez les slashers satiriques, celle-ci pourrait vous séduire. American Horror Story : 1984 est disponible sur Disney+.