Horreur

La malédiction de la Dame Blanche

La malédiction de la Dame Blanche est un spin off de la franchise Conjuring, quasiment indépendant des autres films. Attention : cette chronique révèle des passages clefs de l’intrigue.

Le scénario de la malédiction de la Dame Blanche

Anna est une veuve, qui élève ses deux enfants depuis le décès de son mari, policier. Elle travaille comme assistante sociale et parmi ses « clientes », elle a Patricia, une maman célibataire de deux enfants.

Les services sociaux soupçonnent de la maltraitance de sa part au sein du foyer, ses enfants lui sont retirés. Lors de leur nuit à l’hôpital, les deux enfants décèdent, Patricia est placée en détention.

Mais, l’entité qui terrifiait tant Patricia et ses enfants va bientôt prendre Anna pour cible.

La pleureuse : un personnage du folklore mexicain

Il n’y a que la version française qui parle de la Dame Blanche, car elle fait référence à notre propre folklore. Mais, dans la version originale et dans la tradition orale mexicaine, on parle de la pleureuse. Cette légende remonte à l’époque des Aztèques.

Elle désigne une femme infanticide ou une femme qui a perdu ses enfants et hante les environs, en pleurant leur mort. Dans le film, les scénaristes ont choisi l’option infanticide, en réaction à l’abandon d’un conjoint. La pleureuse tue ses enfants pour se venger de l’époux infidèle et se tue à son tour en réalisant où sa folie l’a entraîné.

L’eau est l’autre élément capital, aussi bien dans la légende que dans le film. Selon les versions, la pleureuse aurait noyé ses enfants ou les aurait perdus près d’un lac. Là encore, les scénaristes ont choisi qui collait le mieux avec l’infanticide.

Les références à Annabelle

Pourquoi ce film est-il dans la franchise Conjuring ? Il y a un élément direct, un élément purement spéculatif et une erreur de présentation. L’élément direct est la présence du Père Perez que l’on peut voir dans le premier Annabelle et dans la malédiction de la Dame Blanche, on le voit avec la poupée sous le bras. Cela devait être un simple clin d’œil.

L’élément spéculatif est dans la similarité des thèmes : le deuil d’un enfant, en l’occurrence deux. Tout comme la famille qui accueille les orphelines dans le second chapitre d’Annabelle, la Dame Blanche ne se remet pas de la perte de ses enfants. Elle cherche à les retrouver et s’en prend à toutes les personnes qui vont l’empêcher de les retrouver.

Enfin, tout comme Annabelle, la pleureuse ne disparaît pas réellement. Mais, la raison de son inclusion dans la franchise Conjuring vient d’une erreur de présentation lors du festival South by Southwest (SXSW). Le film a été présenté comme le prochain épisode de la saga Conjuring et comme il est produit par la même société que les autres volets, l’erreur est restée.

Des critiques très féroces

Si la nonne est le meilleur film de la franchise, la malédiction de la Dame Blanche est le film le plus mal noté par la critique.

Le premier problème est l’appropriation culturelle. La pleureuse est une légende mexicaine et les scénaristes n’ont pas exactement respecté l’histoire de la Dame Blanche, qui apparaît ailleurs que dans des points d’eau. Cela donne une histoire de fantôme un peu stéréotypée.

Le deuxième problème est la faiblesse globale du scénario. On ne sait pas d’où vient initialement la pleureuse. Comment est-elle apparue ? Pourquoi en 1973 et pourquoi à Los Angeles et pas au Mexique ? C’est comme délocaliser les vampires de Roumanie : il faut au moins quelques minutes pour expliquer l’expatriation du fantôme.

Enfin, les mauvaises critiques viennent peut-être aussi du fait que tout le monde a considéré que le film appartenait à la franchise Conjuring et attendait donc des liens plus explicites avec les autres épisodes alors qu’il a été écrit comme un film indépendant du reste.

Le verdict

La malédiction de la Dame Blanche se laisse regarder avec un certain plaisir et il n’est pas dénué de poésie. Certaines critiques ont trouvé que les acteurs étaient mauvais. On les trouve plutôt bons, même si certains traits de caractère auraient pu être mieux développés.

Il y a quelques passages assez effrayants et pas désagréables, avec une nette préférence pour la scène au grenier, qui en devient presque comique. Autre point positif : il est bien rythmé et il n’y a pas de temps mort. La comptine utilisée en introduction et en générique de fin est très jolie et très douce.

Pour les débutants en film d’horreur, c’est très bien. Ce sont les amateurs déjà aguerris qui risquent de s’ennuyer un peu et de trouver l’intrigue cousue de fil blanc.

La malédiction de la Dame Blanche est disponible en DVD, sur la plateforme de streaming Max ainsi que sur Netflix.