Smile
Smile est un film d’horreur, qui met en scène une psychiatre, victime d’une malédiction. Attention : cette chronique révèle des éléments-clefs de l’intrigue.
Sommaire
Le scénario de Smile
Rose est psychiatre dans un hôpital. Plus jeune, sa mère s’est suicidée devant elle et depuis, elle essaie de garder un semblant de santé mentale. En couple avec un charmant jeune homme, elle se dispute avec sa sœur concernant la maison de leur mère et sur son métier.
Un jour, la police demande à Rose de recevoir une patiente, qui a fait une crise psychotique sur la voie publique. Cette dernière explique qu’elle n’est pas folle, mais poursuivie par une entité maléfique depuis qu’elle a vu son professeur se suicider devant elle.
La patiente se suicide après cette conversation et c’est au tour de Rose d’être poursuivie par cette malédiction destructrice. Elle va tout faire pour en venir à bout.
Une écriture paresseuse
Smile est basée sur un court-métrage de Parker Finn : Laura n’a pas dormi, qui est globalement plus effrayant que le film. Vous le trouverez dans le bonus du DVD ainsi que sur Dailymotion.
Le principal problème est qu’il est à la frontière entre deux mondes : une horreur psychologique et une horreur plus graphique. Certaines scènes sont assez gores, dont le suicide de la patiente de Rose, mais, il y en a peu tout comme il y a peu de jumpscares.
À l’inverse, il n’y a pas assez d’éléments pour construire un film qui se baserait entièrement sur un effet psychologique, comme Channel Zero – Candle Cove, et c’est un phénomène qu’on retrouve dans plusieurs films d’horreur qui tentent de concilier les deux approches.
Une approche rétrograde de la santé mentale
Au début du film, Rose encaisse les réflexions très désagréables de son beau-frère, qui la conjure de s’installer dans le privé, « pour soigner des dingues qui ont de l’argent ». Puis, ce sont des policiers qui parlent de gens cinglés, fous, tarés, etc.
Tourné au moment du COVID, ce film oublie que n’importe quelle personne peut traverser une phase de maladie mentale et se contente de jeter le discrédit sur les personnes qui sont atteintes de troubles mentaux. L’épidémie a bien montré que des personnes tout à fait raisonnables pouvaient basculer.
Par ailleurs, une ficelle un peu grosse est insérée dans le film, concernant un alcoolisme supposé de Rose, sous-entendant qu’elle a déjà un problème de dépendance. En fait, pour être plus pertinents, les scénaristes auraient dû faire appel à des psychiatres pour que le propos ne soit ni injurieux ni caricatural.
Le verdict
Si on est peu amateur de films d’horreur, le film peut être efficace : une petite dose de gore, un soupçon de fantastique, quelques grammes de terreur psychologique et le tour est joué.
Mais, le scénario est globalement faible, car, le spectateur ne trouve pas les réponses à ces questions et certains aspects sont carrément laissés de côté, probablement pour laisser la place à un second opus, qui fera la lumière sur ces interrogations. Malheureusement, cela aussi est devenu une habitude. Au lieu de faire un très bon film dès le départ et de décliner l’histoire, on utilise un premier film comme une introduction géante pour forcer le spectateur à regarder le volume suivant.
On reste globalement sur sa faim et c’est dommage, car l’idée de départ est plutôt intéressante. Il aurait fallu supprimer certaines scènes, voire certains personnages — le fiancé de Rose n’apporte absolument rien à l’histoire — pour entrer plus en profondeur dans la psyché de l’héroïne.
Smile n’est pas disponible sur les plateformes de streaming, mais le film est disponible en DVD. Vous pouvez attendre qu’il fasse son arrivée en ligne, surtout si vous êtes fan de films d’horreur. Le résultat final laisse un peu à désirer.